Anne Mulpas : invitée au 8ème Salon du livre de Chaumont, D’île en île

4 novembre 2010

Pour Anne Mulpas, tout commence par une phrase de Pessoa : La littérature est l’aveu que la vie ne suffit pas.
Depuis, elle explore la langue, en cherche la musique, les images. Auteur de théâtre, de roman, de conte, de poésie, elle fait des mots un laboratoire.

Elle vit à Paris et co-dirige noob, une compagnie qui interroge les correspondances entre art et nouveaux médias.

La fille du papillon, son premier roman paru aux Editions Sarbacane, a connu un très vif succès public et critique.

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Dernières parutions :

La vie juste à côté, éditions Sarbacane, 2010
Web-dreamer, Editions Sarbacane, 2010
Koré-No l’enfant hirondelle, MeMo, 2008
Il n’y a pas d’ange, Editions Sarbacane, 2008
La nue, Dumerchez, 2008

Anne Mulpas s’est à son tour prêtée au jeu des questions des p’tits baluchons :

Vous écrivez pour les enfants, adolescents et adultes. Combien de textes avez-vous publiés à ce jour ?

Quelques nouvelles en revues, 3 albums, 3 romans dans une collection « frontière » jeune et adultes et un recueil de poésie. Le second recueil devrait être édité l’an prochain.

Adaptez-vous votre écriture à vos publics ?

Non. Je conçois une différence entre littérature jeunesse et adulte, à la fois dans la forme et la manière de traiter un sujet mais au moment de l’écriture, je n’envisage que l’œuvre en elle-même. Les lecteurs viennent après, lorsque le texte m’échappe et ne m’appartient plus.

Comment êtes-vous devenue auteure ?

Je ne sais toujours pas si j’en suis un. Je tente chaque jour de l’être. J’y travaille sans relâche avec l’obsession maladive de ne jamais atteindre ce qui me tient et me lie à la langue.

Pourquoi êtes-vous devenue auteure ?

C’est né avec la lecture. Le choc étourdissant des mots des autres. C’est, je crois, une sorte d’envoûtement. Et puis après… Je ne sais rien faire d’autre, ne veux rien faire d’autre. J’ai essayé de fuir plusieurs fois et de différentes manières, mais c’est là. C’est comme un organe supplémentaire ou quelque chose planqué dans la moelle.

Quelles sont vos principales influences ?

Je ne peux pas lister, c’est impossible. Elles sont diverses. J’ai tendance à vivre et me promener dans le théâtre et la poésie, mais certains romans m’ont secouée eux aussi de part en part. En fait, en tant que lectrice, je laisse les oeuvres venir à moi. Je n’entre jamais ou rarement dans un livre par obligation. Chaque auteur qui m’a construite est arrivé au moment où, au fond, il était évident que l’on se rencontre. Certains textes ont dormi plusieurs années parfois dans ma bibliothèque sans que je les ouvre et c’est à un moment précis, quelque chose de l’ordre de l’appel, que je les ai regardés et enfin entendus. Le cinéma et la peinture ont également, voir autant, d’importance.

Que vous apportent les rencontres avec votre public ?

Je ne sais pas. J’aime les gens, la rencontre avec l’autre dans ce qu’il provoque d’inquiétude et de colère, de surprise, de plaisir. La tentation est si forte parfois de se retirer, de vivre dans son monde… J’ai le sentiment, pour l’instant en tout cas, que je me perdrais si je n’allais pas « vers ». Les rencontres sont aussi un temps où je tente de transmettre des émotions, de partager cette foi bancale que j’ai en la poésie, la littérature, l’art en général.

Quel est votre préféré parmi tous vos livres ?

Celui qui n’est pas encore écrit. (J’assume la banalité de la réponse !)

Quels sont vos projets ?

Etre vivante.

Qu’évoque pour vous le thème des îles ?

Etant une sorte de « miracle sociologique » à la Bourdieu, les îles sont pour moi des livres. Un ailleurs possible qui m’a sauvée de l’enfance. Aujourd’hui, ce sont des amitiés, des couleurs, des voyages. Un ici fixe et mouvant.

Quel est votre auteur coup de cœur parmi les invités de ce 8ème Salon du livre, D’île en île ?

Eduardo Manet pour certains rêves. Johary Ravaloson pour un lien de cœur avec Madagascar que je compte bien découvrir « en vrai » un jour. Et puis d’autres que j’ai tout simplement envie de découvrir. Les salons sont fait pour ça.

Quelle est pour vous l’animation à ne pas manquer lors de ce salon ?

A chacun de piocher selon ce qu’il cherche et veut vivre…
Merci Anne Mulpas de nous avoir si gentillement répondu. A très vite (dès le jeudi 11 novembre) au 8ème Salon du livre de Chaumont !



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